LE GOUROU DEMASQUE: L. RON HUBBARD

Chapitre 8: Le mystère de la quète impossible

En 1948, les premiers écrits de M. Hubbard sur la nature de la vie et de l' esprit humain commencèrent à circuler. Le bruit se répandit très vite qu'il avait réalisé dans ce domaine une découverte révolutionnaire..." (L. Ron Hubbard, The Man and His Work,1986.)

Après leur mariage, Ron et sa jeune et seconde épouse revinrent en Californie et s'installèrent à Laguna Beach, petite station balnéaire entre Los Angeles et San Diego fréquentée par des artistes et des écrivains. John Steinbeck y avait écrit Tortilla Flat, son premier grand roman, ce qui avait peut-être influencé Hubbard dans son choix d'un endroit digne de lui pour reprendre la plume. Plus d'inspiration cependant. Selon le dossier à l'Administration des Anciens Combattants, il consacra le plus clair de son temps et de ses activités littéraires en 46 à tenter d' obtenir une augmentation de sa pension. Le 19 Septembre, arrivé en boîtant au centre médical des Anciens Combattants à Los Angeles, il lâcha la litanie de ses jérémiades habituelles : "Mes yeux ne supportent pas la lumière.Je souffre d'horribles migraines... Mes maux d'estomac m'imposent des laitages et purées qui m' affaiblissent et me rendent malade... J'ai des rhumatismes à l' épaule et la hanche gauches, au point de ne pas pouvoir rester assis plus de quelques instants à mon bureau", etc. Une fois de plus, les médecins ne découvriront rien de grave, si ce n'est une "arthrose bénigne des chevilles" et une "déformation légère du duodénum". Les rapports médicaux ne mentionnent ni cicatrices ni blessures. Heureusement pour Ron, les médecins militaires ignorent l' existence de son journal intime, où leur patient se dévoile sous un jour fort différent. C'est ainsi qu'on y trouve, parmi d' autres, les "affirmations" suivantes : "Tes ulcères sont guéris et ne te font plus souffrir. Tu peux manger n'importe quoi." "Ta hanche est saine. Elle ne t'a jamais fait mal." "Ton épaule est en parfait état." "Tes problèmes de sinus ne comptent pas.".

S'il s'en était tenu là, il aurait pu à la rigueur fairecroire à une courageuse tentative de se guérir par l' auto-suggestion ou de surmonter ses handicaps par sa seule volonté. Malheureusement pour son image devant la postérité, il se laissait entraîner à développer ses idées, avouant , avoir simulé ses maux d' estomac et ses douleurs à la hanche ou aux chevilles pour échapper aux sanctions et aux corvées quand il était dans la Marine. Son journal était également bourré de remarques inquiétantes, tirées de Crowley : "Les hommes sont tes esclaves", ou encore : "Sois sans pitié envers quiconque se met en travers de ta volonté. Tu as le droit d'être impitoyable." L' administration aurait été encore plus vivement intéressée par ce que ces écrits révélaient de la mentalité deHubbard et du cynisme de son attitude : "Dire que tu es malade n'a aucun effet sur ta santé. Pendant tes examens médicaux, fais semblant de souffrir et répète aux médecins que tu es malade; tu seras en parfaite santé une heure après et tu te moqueras d' eux."

"Quels que soient les mensonges que tu dis aux autres, ils n'ont pas d'effet sur toi-même. Tu ne compromettras jamais ta santé en disant qu'elle est désastreuse, parce que tu ne peux pas te mentir à toi-même."

En octobre, au bout de six semaines à peine à Laguna Beach, Hubbard se retrouvait une fois de plus sans le sou quand un de ses amis lui proposa un boulot d'intérim comme gardien de bateau au yacht club de l'île de Catalina. Il sauta sur l' occasion et, pendant son séjour dans l'île, écrivit pour le journal local un article sur la pêche, sa seule oeuvre publiée en 46. Le 14 Novembre, il reprend la plume pour se plaindre auprès des Anciens Combattants dene pas avoir reçu ses deux derniers chèques. Une semaineplus tard, il écrit de nouveau en expliquant pourquoi il ne s' est pas présenté à un examen médical auquel il était convoqué : "J'étais trop malade et je n'avais pas assez d'argent... J'espère que vous me ferez rapidement parvenir l' arriéré de ma pension parce que je ne mange pas à ma faim et que mon emploi va disparaître sous peu..."

L' emploi disparut en effet : début Décembre, nous retrouvons Ron et Sara à New York, à l'hôtel Belvédère. Le 8 Décembre, il répondait à une nouvelle convocation des Anciens Combattants, justifiant sa coûteuse adresse par la "générosité d'un ami" qu'il conseillait pour l' organisation d'une expédition ayant du coup payé ses frais de voyage. Hubbard mit naturellement à profit son séjour à New-York pour reprendre contact avec ses amis de la science-fiction. L'un d'eux le présenta à Sam Merwin, éditeur d'un nouveau groupe de magazines. "C' était un curieux personnage... obsédé par l'envie de faire fortune, se souvient Merwin. Il me disait que le meilleur moyen serait de fonder une religion." "Il rendit aussi visite à son vieil ami et mentor John Campbell, qui l'accueillit à bras ouverts et lui demanda de reprendre sa collaboration à Astounding, dont les lecteurs réclamaient ses oeuvres. Hubbard se laissa convaincre de lui fournir un article pour Air Traits and Science Frontiers, un magazine d'anticipation récemment lancé par Campbell, sur les conséquences d'un débarquement des hommes sur la Lune. Surmontant sans problème sa vue défaillante, ses douleurs et ses infirmités, il écrivit en quelques jours un article qui parut dans le numéro de Mai 1947 sous le pseudonyme de capitaine B.A. Northrop. La raison de cette apparente modestie se trouve enfouie dans un passage consacré aux techniques d'exploration de l'espace : "Un peu partout, des hommes réfléchissaient depuis longtemps déjà au potentiel des fusées. Citons, par exemple, L. Ron Hubbard, écrivain et ingénieur, qui avait discrètement mis au point et expérimenté dès 1930 un système de propulsion très supérieur à celui du V2 et plutôt moins complexe." Si Campbell, connu pour son exigence de véracité, avait sincèrement cru que son ami Ron inventait des fusées spatiales en 1930 à dix-neuf ans, il était devenu d'une naïveté sans bornes. Ou alors, plus vraisemblable, il avait fermé les yeux et laissé passer cette énormité dans l'espoir de décider Hubbard à revenir au sein de son équipe. Ron et Sara ne séjournèrent que quelques semaines à New-York avant d'aller habiter moins cher, au fin fond de la Pennsylvanie. Ron y écrivit uncourt roman où il était question d'un physicien nucléairefondateur d'un "nouveau système philosophique".

Publié en trois parties dans Astounding, ce roman n'aura guère de succès auprès des habitués d' Hubbard. Le 14 avril 1947, à bout de patience, Polly demanda le divorce pour cause d'abandon de famille. Elle ignorait toujours le "remariage" de son mari et n' avait pas même idée qu'il vivait avec une autre femme. Cette dernière lacune allait bientôt être comblée : à l'indignation de sa famille, Ron vint en effet s'installer avec Sara au Belvédère trois semaines après que Polly eut lancé la procédure. "Pour sa mère, se souvient sa tante Marnie, c'était pire qu'une gifle. Hub et May étaient outrés et supportalent l'affront d' autant plus mal que Polly et les enfants vivaient chez eux. En voyant Ron arriver avec Sara, j'ai dit à Midge: "Nous l' aimions quand il était petit, mais maintenant c'est un étranger."

Ses parents auraient été encore plus scandalisés d'apprendre que leur fils était bigame. L'épreuve leur fut épargnée : le 1er juin, Ron renonça à son droit de recours et le jugement de divorce fut rendu le 23 Juin. Polly obtenait la garde des enfants ainsi qu'une pension alimentaire de vingt-cinq dollars par mois et par enfant. Connaissant Ron, elle n'avait certes pas d'illusion sur ce versement.

Ron et Sara regagnèrent la Californie en Juillet et se logèrent dans une caravane de location, sur un terrain sordide de North Hollywood, où Ron se remit à écrire. En Août, il fit la connaissance d'un jeune agent littéraire, Forrest Ackerman. Fanatique de science-fiction depuis l'âge de neuf ans, il décida Hubbard à lui confier ses intérêts et pour son coup d' essai, présenta son client à deux hommes d'affaires qui envisageaient de se diversifier dans l'édition. Rien ne sortit de cette entrevue, Ackerman garda le souvenir du récit ahurissant que Hubbard, en le raccompagnant chez lui en voiture, lui fit de sa "mort" sur une table d'opération pendant la guerre, de l'incursion de son esprit dans l' Au delà et de la manière dont, à peine "ressuscité", il avait écrit d'une traite en quarante-huit heures un gros ouvrage Excalibur, inspiré par cette fabuleuse expérience et qu' aucun éditeur n' avait accepté parce que "trop révolutionnaire". Sceptique, Ackerman fut néanmoins assez impressionné par la conviction et la sincérité de son client pour penser qu'un livre aussi sensationnel conviendrait tout à fait au lancement d'une nouvelle maison d'édition. Il reprit donc contact avec les hommes d' affaires et parvint à piquer leur curiosité. Mais quand il communiqua la bonne nouvelle à son client, Hubbard, pour la première fois de sa vie, réagit avec modestie avant de refuser de livrer le manuscrit sous prétexte que divers individues auraient perdu la raison en le lisant et qu'il ne voulait plus se rendre responsable de nouveaux malheurs. C'est ainsi qu'Ackerman, pas plus que d' autres avant lui, ne lut le fameux ouvrage, qui restera à jamais enfoui au fond d'un coffre-fort de banque. Malgré les efforts de son agent, Hubbard ne vendit que cinq nouvelles ou romans en 47 à peine de quoi vivre pour lui-même, sûrement pas assez pour entretenir son épouse, son ex-femme et ses deux enfants. Il recommença à enquiquiner l' administration, en peignant des tableaux de plus en pluspitoyables du valeureux ancien combattant grabataire et réduit à la mendicité. Les visites médicales succédèrent aux examens, les expertises aux contre-expertises, de nouvelles infirmités s'ajoutèrent aux anciennes, ce qui eut pour résultat de si bien embrouiller le dossier que les médecins avaient de plus en plus de mal à démêler le vrai du faux. Ils finirent cependant par conclure qu'à l'exception d'une tendance à l' arthritisme, leur patient ne souffrait de rien : l'ulcère du duodénum ayant aussi disparu, et n'avait jamais subi de blessure. Mais les voies de l'administration sont impénétrables. Alors même que tombait ce verdict, qui aurait dû mettre un terme définitif à ses espoirs, Ron était avisé le 27 Février 1948 que la commission de réforme, ayant statué sur son cas, lui accordait un taux d'invalidité de quarante pour cent, ce qui lui donnait droit à 55,20 dollars mensuels, moyennant quoi, le lieutenant de réserve L.Ron. Hubbard devait une fois pour toutes s'estimer satisfait. Bien que ses dix pour cent de commission sur les droits d' auteur de Hubbard ne l'aient guère enrichi, Forrest Ackerman resta en bons termes avec lui. En avril 1948, il l'invita à prendre la parole lors d'une des réunions hebdomadaires du chapitre de Los Angeles de l' Association des amateurs de Science-fiction dont il était membre fondateur. Avec sa réputation, Hubbard monopolisa l'attention sur sa vie et son oeuvre sans oublier, bien entendu, quelques allusions au mythique Excalibur, toujours à l' abri dans un coffre-fort. Une autre fois, Hubbard parla de l'immortalité et de la médecine du futur. Il s'y intéressait, expliqua-t'il, depuis qu'à la suite de ses "blessures de guerre" il était "mort" pendant huit minutes et avait "ressuscité" grâce à des "procédures exceptionnelles". Sa convalescence lui ayant donné le temps d' assouvir sa curiosité, il avait acquis la conviction que les biochimistes étaient capables d' allonger la durée de la vie jusqu'à obtenir une "immortalité" relative.

Il fit ce soir-là une première démonstration de ses talents d'hypnotiseur et déploya un répertoire de "trucs" dignes d'un music-hall, car il pratiquait facilement l'hypnose, apprise de Parsons. Certains membres du cercle lui reprochèrent de s'en servir sans discernement ou sur des sujets trop impressionnables; quant à ses essais ultérieurs d'application de l'hypnose à des objectifs plus constructifs, ils se soldèrent par des échecs. Ainsi, sollicité par un de ses fans de le guérir d'une extrême timidité, il ne put que lui conseiller de lire le célèbre ouvrage de Dale Carnegie "Comment se faire des amis et influencer les gens".

Au cours de l'été 1948, Hubbard eut des démêlés avec la justice. Suite à un "malentendu" au sujet d'un chèque, il subit l'humiliation d' être arrêté pour vol par le shériff du comté de San Luis Obispo.

Libéré sous caution, il comparut le 31 Août devant le tribunal de San Gabriel,plaida coupable et fut condamné à une amende de 25 dollars qu'il paya immédiatement. Bien entendu, Hubbard ne se vanta pas de cet incident devant ses amis; les archives du tribunal ayant par ailleurs été accidentellement détruites en 1955, on ne saura jamais au juste de quel délit il s'était rendu coupable. Il avait également eu la chance qu' aucun journaliste de la presse locale ne soit amateur de Science-fiction et ne fasse le rapprochement entre le L. Ron Hubbard arrêté pour vol à San Luis Obispo et le célèbre auteur. Peu après, Ron et Sara quittèrent la Californie pour s'installer à Savannah, en Georgie, où Hubbard aborda, dira-t'il par la suite, une étape décisive de ses recherches révolutionnaires sur les profondeurs inexplorées du mental humain. Durant les deux années qui suivront, Hubbard fera tout pour minimiser son passé d' auteur populaire et se parer d'une flatteuse réputation de savant, de philosophe et de gourou. De plus timorés, ou de plus scrupuleux, auraient pu hésiter avant d'entreprendre une métamorphose aussi radicale; pour Ron Hubbard, ce sera un jeu d'enfant de faire croire qu'il avait consacré sa vie entière à élucider les mystères du psychisme. Ainsi, la fable de son enfancedans les "immensités vierges" du Montana et de son adoption par ses "frères de sang" Indiens offrira le tableau d'un enfant prédestiné, vivant en parfaite harmonie avec la Nature et les "cultures primitives". L'éveil de son intellect par un "disciple de Freud", ses "voyages initiatiques" dans un Extrême-Orient baigné de mysticisme et ses "explorations" ultérieures accréditeront le mythe d'une éducation et d'une carrière entièrement tournées vers la quête incessante d'une compréhension toujours plus profonde des secrets de la vie. La science-fiction ne sera présentée quecomme un gagne-pain, adopté par commodité dans le seul dessein de financer sa "recherche".

Hubbard prétendra également avoir été chargé de la bibliothèque médicale pendant son "année" de traitement à l'hôpital d'Oak Knoll et avoir eu accès aux dossiers médicaux d' anciens prisonniers de guerre, sur lesquels il avait entrepris des expériences psychanalytiques approfondies par la suite. A Savannah, dira-t'il encore, il avait travaillé bénévolement dans une clinique psychiatrique et soigné les indigents dont personne ne voulait s'occuper.Si les étrangers n' avaient pas de raison de mettre en doute la réalité de cette "recherche", ses proches auraient pu s' étonner de n' avoir eu vent de rien. Ainsi, son ami Ford avait passé de longues heures avec Ron à sillonner le Puget Sound ou à bavarder des nuits entières devant une bouteille de whisky sans jamais s'être rendu compte qu'il s' adonnait à une quelconque "recherche transcendentale" Hubbard lui-même n'y faisait jamais allusion au cours des discussions animées chez Parsons à Pasadena, forum pourtant idéal pour exposer ses théories devant un auditoire facile. Forrest Ackerman ne se doutait pas davantage que son client projetait d' abandonner la science-fiction auprofit de la 'philosophie'. Une lettre de Janvier 1949 aurait peut-être pu lui mettre la puce à l'oreille. Écrite de bout en bout sur le ton de la plaisanterie, Ron y décrivait son nouvel appartement de Savannah et disait avoir acheté un dictaphone, grâce auquel Sara transcrivait ses histoires ainsi qu'un traité, en cours d' achèvement, sur "les causes des affections nerveuses et leurs remèdes", qu'il hésitait à intituler "Glaive obscur, Excalibur ou Science de l'Esprit".

Hubbard énumérait ensuite sur le mode facétieux les mille et une manières d' assurer la promotion de son livre, auquel il prédisait des ventes phénoménales Il concluait en se demandant s'il allait provoquer la ruine de l'Église catholique ou se contenter d'en créer une nouvelle. Si Ackerman ne prit pasla prophétie au sérieux, il avait de bonnes excuses ! En janvier 1949, par une interview parue dans le magazine "Writers Markets and Methods" (marchés et méthodes pour écrivains), les amateurs descience-fiction apprirent à leur tour qu'Hubbard voulait publier un traité de psychologie mais il ajoutait avoir mis en chantier l' adaptation d'une pièce de théâtre, un feuilleton et dix romans ou nouvelles, ce qui pouvait les faire douter. En 1949, année au cours de laquelle sa "recherche" était censée aboutir, Hubbard recommença en effet à produire sur un rythme tel qu'il ne se passait pas un mois sans que sa signature n' apparaisse dans des magazines de western et de Science-fiction.

En tous cas, le bruit s'était répandu dès le début de l'été 1949 que Ron Hubbard mettait la dernière main à un ouvrage philosophique traitant d'une "science de l'esprit" inédite. Ses fans ne s'en étonnèrent que pour se demander comment il avait trouvé le temps de concevoir cette science, car il était évident pour eux qu'un des leurs finirait par faire une retentissante découverte Presque tous les progrès scientifiques des dernières décennies, y compris la bombe atomique avaient été exactement prédits et décrits par les auteurs de Science-fiction. Il semblait donc logique aux fidèles du genre qu'il accouchât d'une science nouvelle.

Les rumeurs, alimentées par le fait que nul n' avait vu Hubbard depuis des mois, pas plus à New-York qu'à Los Angeles, le laissait croire cloîtré quelque part dans le New Jersey, on supposait John Campbell mêlé à ses projets mais nul ne savait rien au juste, ni sur son habitat ni sur sa nouvelle "science". On imaginait seulement qu'Hubbard était "sur un gros coup".

La curiosité redoubla quand les premiers détails filtrèrent dans l' éditorial du numéro de Décembre 1949 d'Astounding : avec la solennité convenant à un événement historique, Campbell annonça à ses lecteurs la publication prochaine d'un article présentant une science nouvelle baptisée la Dianétique : "Elle possède des pouvoirs presque inconcevables; elle démontre que l' esprit est non seulement capable d'une totale maîtrise du corps mais qu'il l'exerce réellement. Selon des lois précises, des maladies telles qu'ulcères, asthme et arthrite peuvent être guéries [par le seul pouvoir del' esprit] comme toutes les autres maladies d' origine psychosomatique".

En janvier 1950, ces rumeurs parvinrent aux oreilles du journaliste Walter Winchell, qui écrivit le 31 janvier dans le Daily Mirror : "Une grande nouveauté doit apparaître en avril sous le nom de Dianétique, nouvelle science qui s' appliquerait avec autant de rigueur que la physique au domaine de l'esprit humain. D'après ce qu'on en dit, elle serait aussi révolutionnaire pour l'humanité que l'invention et l'utilisation du feu par l'homme des cavernes." Enfin, dans le numéro d'Avril d'Astounding, Campbell annonça la publication imminente de l' article tant attendu : "Notre prochain numéro fera, je crois, sensation dans tout le pays. Nous y publierons un article de 16 000 mots : "La Dianétique, Introduction à une science nouvelle", par L. Ron Hubbard... Il s'agit, je vous l'affirme en toute sincérité, d'un des articles les plus importants jamais parus dans la presse. Hubbard publie le résultat de ses recherches sur le fonctionnement de l'esprit humain, y dévoile les découvertes capitales qui s'y rapportent, parmi lesquelles une technique de psychothérapie qui guérit toutes les formes d'aliénation mentale non causées par une lésion organique des tissus cérébraux ; une technique pouvant rendre à n'importe qui une mémoire absolue et indélébile, ainsi qu'une aptitude parfaite à évaluer et résoudre ses problèmes. L'explication fondamentale des causes et la technique destinées à guérir (pas seulement à soulager) les ulcères, l'asthme, l'arthrite et nombre d'autres maladies d'origine non microbienne. Une conception entièrement nouvelle des pouvoirs et des capacités incroyables de l'esprit humain. La preuve que la folie est contagieuse et n'est pas héréditaire. Il ne s'agit pas d'une fumeuse théorie mystique, mais de description précise et rigoureuse du fonctionnement du mental et des méthodes, étudiées et expérimentées sur plus de deux cent cinquante cas concrets pour en venir à bout. Les méthodes qui en découlent logiquement sont efficaces : la technique de stimulation de la mémoire est d'une puissance telle qu'il ne faut pas plus d'une demi-heure pour se souvenir en détail de sa propre naissance : j'en témoigne. Cet article retrace aussi l'histoire de l'aventure ultime, l'exploration de la plus fantastique des terres inconnues : l'esprit humain. Rien de plus fabuleux que l'expérience entreprise par Hubbard qui, à l'aide de ses nouvelles techniques, ouvre une voie inconnue dans le domaine des anomalies du mental humain et qui, au delà de la folie, découvre l'existence d'un mécanisme de raisonnement incroyablement efficcace et perfectionné! Après une entrée en matière de cette espèce, rarissime sous la plume d'un éditeur, le monde - enfin, celui de la Science-fiction - ne peut évidemment qu'attendre le miracle promis.


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